15 avril 2016

Histoire de lâche... et prise!

Faire un marathon? Jamais de ma vie! Courir sur une distance de 42,2 km demande beaucoup trop de discipline, de volonté, de patience et de persévérance pour moi. Pourtant, s'il y a quelqu'un qui s'acharne dans la vie c'est bien moi. Tellement que ça frise parfois l'entêtement. Et cette façon de faire n'est pas toujours concluante. Parce que j'en bûche un coup! Ce, malgré les sages paroles qu'on m'a dites un jour: «Véronique, arrête de bûcher, le bois est tout à terre»...

En effet, la route est libre devant moi, à quelques embûches près, et je suis déterminée à atteindre mon but. Mais encore faut-il que je le précise et que je fasse confiance! Sans quoi, comment puis-je espérer une prise? Oui, je me confesse. Je sais tout ça et il m'arrive encore de douter de cette force invisible qui aligne les astres d'une façon juste et parfaite pour moi...
C'est pourquoi aujourd'hui, comme à chaque fois que j'ai besoin de me rafraîchir la mémoire, je repense à ma sœur entrain de courir le marathon. Ce jour-là, j'étais en formation à Montréal et je ne pouvais pas aller l'encourager à différents endroits sur son parcours comme j'aime tant le faire habituellement (je suis une excellente supporter et partisane! ).

Cependant, la veille, en regardant le plan du parcours et ses prévisions de temps, nous avions prévu qu'elle devrait passer au coin de la rue au moment où je serais en pause de ma formation. Quelle chance! Tout excitée (j'aime vraiment ça l'encourager!), j'écoutais le professeur avec le plus d'attention possible jusqu'à ce que je me rende compte que nous avions beaucoup de retard dans l'horaire et que la pause n'aurait pas lieu à l'heure prévue.
J'aurais pu sortir du cours mais je ne voulais rien manquer de la formation et je me suis résignée. Déçue à l'idée d'avoir manqué ma sœur à son passage, j'avais tout de même décidé d'aller me défouler un peu en encourageant de valeureux inconnus...

À cet instant, vous l'aurez deviné, un miracle s'est produit.  À travers les piétons et les coureurs, j'ai vu mon beau-frère de l'autre côté de la rue. Ça voulait donc dire qu'elle n'était pas encore passée! J'étais folle de joie! Et quel moment magique lorsqu'elle m'a donné sa casquette!
 
De son côté, ma sœur avait pris du retard sur son horaire à cause de la température qui rendait sa course plus difficile et, arrivée près du lieu où elle me savait en formation, elle m'a confié s'être dit: «la sœur, pense à moi parce que là, j'ai besoin d'énergie». J'en suis encore émue en l'écrivant et en regardant la photo...

Quelle prise n'est-ce pas? Preuve que le lâcher-prise n'est pas seulement de la fiction!

8 avril 2016

Les gens heureux n'ont pas d'histoire

Vous avez déjà entendu cette maxime? Moi, oui. Des tonnes de fois. Parce que je suis de nature heureuse. Sauf qu'aujourd'hui, j'ai une histoire à raconter. Mais ça, personne ne veut le savoir!¹

Je suis là, plantée au beau milieu de ma vie à naviguer tant bien que mal sur les vagues qui envahissent mon corps et mon esprit.  Consciente du malaise qui m’habite, j’en ai mal au cœur. Ironie du sort, ce n’est pas pour la raison tant espérée. Au secours! Les vagues font rage et je sens que je vais bientôt chavirer. Oui, je sais nager, mais j’ai peur de me noyer dans les profondeurs de ma peine. Ha! Le mal de mère surgit de nouveau! En plus, une nappe d’eau brouille ma vue. Vite, je dois mettre le cap sur une autre pensée. Même si je n’en mène pas large.  Si au moins je pouvais prendre un comprimé pour soulager ma douleur. Non, la pilule miracle n’existe pas. Il y a bien quelques remèdes, mais certains ne sont pas compatibles avec mes convictions et d’autres occasionnent trop d’effets secondaires. Comment se fait-il que je me retrouve dans cette situation? N’avais-je pas tout prévu avant d’entreprendre mon voyage? Il devait être facile pourtant. Un vrai jeu d’enfant aux dires de mon entourage. Justement! J’en n’ai pas d’enfant. Peut-on me laisser tranquille une fois pour toute? Je dois déjà lutter contre le mal de mère. Je me passerais bien de lutter contre tous ces écueils qui gênent mon parcours. Du genre: «T’es pas encore enceinte? Qu’est-ce que t’attends?  Va-t-il falloir qu’on te montre comment faire?  Dis à ton chum que je vais t’en faire un bébé s’il n’est pas capable». Quelle ignorance! Toutes les fois, je me rapproche du fond tellement j’en ai lourd sur le cœur. J’ai beau vouloir me convaincre que je suis tout de même chanceuse d’être une belle-mère, je n’y arrive pas. Désolée Beauté. Maternellement, ça ne vaut rien. C’est de la frime. J’aime profondément, oui. Je cajole tendrement, oui. Je prends soin sans compter, oui. Mais j’ai besoin de plus. Le vide que je ressens est indescriptible. Je coule. Vais-je demeurer à jamais une épave?

La réponse à cette dernière question est non. Parce qu'un petit homme s'est pointé dans ma vie comme par magie il y a presque 10 ans. Pourquoi ressortir cette vielle histoire alors? Je vous l'ai dit, les gens heureux n'ont pas d'histoire. Et, si je ne vous parle pas du «motton» qui me noue l'estomac en ce moment, c'est que personne ne veut le savoir. Pas même moi. Trop peu. Trop banal. Trop ordinaire.

Ai-je besoin d'attention? Non, je ne crois pas. J'ai l'habitude de passer incognito dans la masse. Et du coup, je ne me sens plus seule...


Illustration: Anne-Marie Auclair
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¹Petite phrase qui revient fréquemment dans mon premier livre: «Un livre en plus pour une livre en moins ça fait le poids»... À vous d'en découvrir le sens! ;-)

²Texte que vous trouverez aux pages 48-49 dans mon deuxième livre: «Free for All - Confusion, illusion ou liberté»